top of page

Des mots et des phrases le rôle du contexte

Si je demande à un enfant de lire ces phrases et de choisir quelle phrase correspond à l'image, je lui donne un support contextuel qui va lui permettre de suppléer des techniques de lecture non encore parfaitement maîtrisées mais ne va pas lui permettre de développer ces techniques.

Les phrases ne sont pas très compliquées les mots sont simples mais il y a des graphèmes qu'il peut ne pas connaître en début d'apprentissage par exemple (oi, am).

Si maintenant, à la suite de cet exercice je lui donne la carte suivante:

Il n'a plus de support imagé pour suppléer. mais s'il a lu la carte précédente, il va chercher à rester dans la suppléance contextuelle et vous avez de grandes chances pour qu'il lise encore: "le pirate a une jambe de bois".

Vous allez donc retourner la carte et lui demander d'observer le dessin:

Il remarquera que le pirate a deux jambes de bois. Il retournera encore pour relire la phrase et corrigera son erreur. Il se rendra compte par lui-même que la suppléance contextuelle ne suffit pas et qu'il faut décrypter les mots de la phrase.

Allons un peu plus loin maintenant.

Le "oi" de bois lui a posé problème donc vous allez l'entraîner à l'identifier. Sur le plan linguistique vous allez étayer la strate sémantique par la strate phonographique et faire des allers retours entre les strates.

Pour cela vous allez lui donner le mot clé suivant:

Ici le graphème à étudier n'est pas en initiale du mot. Ce n'est pas la peine car c'est une voyelle (ou plutôt ici une voyelle diphtonguée). Elle a donc un double accès de représentation (acoustique et articulatoire) et est plus facile à distinguer qu'une consonne isolée. Vous allez lui faire prononcer poire, puis oi, puis lui dire que lorsqu'il trouve "oi" dans un mot il doit le prononcer "oi" comme dans poire;

Vous allez ensuite l'entraîner avec les fiches qui conviennent:

Vous pouvez associer ce graphème dans des syllabes. D'abord avec un indiçage couleur qui met le graphème en évidence, puis en supprimant l'indiçage couleur.

Vous pouvez opposer ce graphème à un autre. là encore l'indiçage facilite la reconnaissance et la suppression de l'indiçage stimule l'automatisation.

Vous pouvez le faire lire à l'intérieur de mots signifiants, avec, puis sans indiçage.

Vous pouvez lui proposer des mots intrus. Ici les mots intrus ne contiennent pas "oi" mais "ou". ils sont indicés en rouge pour être plus facilement repérés. Puis on supprime l'indice.

Vous pouvez également proposer de petites phrases contenant le graphème et là encore jouer sur l'indiçage.

Il s'agit de négocier avec l'enfant s'il souhaite ou non passer par l'indiçage et sur quel type de fiches il veut travailler.

Négocier ne veut pas dire céder à tout mais imposer quand cela vous semble nécessaire (à condition d'expliquer pourquoi ça l'est) et faire confiance à l'enfant quand il désire s'y prendre autrement. Vous serez souvent surpris de voir qu'ils sont beaucoup plus acharnés qu'on ne le croit.

Ce travail sera associé à la lecture de mots (mots à lire et à écrire) et de phrases. Et quand un graphème n'est pas acquis on dispose les mots clés devant l'enfant au cas où il le rencontrerait et on revient aux fiches d'entraînement négociées.

Une question peut se poser. Pourquoi dans les fiches d'entraînement les mots ne sont pas illustrés?

Deux réponses à cela.

La première est que si l'on veut faire de l'entraînement systématique à lire un graphème on produit des phrases sans grand intérêt car dans la vraie vie de la lecture les phrases ne sont pas écrites en fonction des graphèmes mais bien en fonction des significations. nous avons donc souhaiter marquer cette importance de l'aléatoire graphophonémique dans la lecture en n'illustrant que ce qui travaille les significations.

La deuxième raison est que nous aurions quand même pu essayer de le proposer pourquoi pas et voir ce que cela apportait mais alors le matériel aurait été beaucoup plus cher.


bottom of page