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reconnaissance globale, segmentation, fusion et inhibition

Ce matin je voudrais aller plus loin dans le rapport entre reconnaissance globale, segmentation et fusion et expliquer en quoi le passage d'une stratégie à une autre active ou non les capacités d'inhibition et permet le cheminement vers une flexibilité mentale facteur de lecture automatisée.

Prenez cette fiche

Pour la lire, le lecteur expert a recours à un ensemble de stratégies bien coordonnées entre elles: lecture d'image, reconnaissance globale des mots, inférences textuelles et contextuelles, déchiffrement de certains mots par l'intermédiaire de la double opération de segmentation des syllabes dans le mot et de fusion des graphèmes dans la syllabe.

Le mauvais lecteur ou le dyslexique utilise de manière figée une ou deux stratégies compensatoires. Je ne parle pas d'apprenti lecteur mais de quelqu'un qui a appris à lire et n'a pas installé correctement ses automatismes de lecture. S'il est axé sur l'identification de l'image globale du mot, il aura de grandes difficultés à inhiber la prégnance de cette image globale pour accéder à la structure interne syllabique et grapho-phonémique.

Si vous proposez cette fiche

Si vous lui demandez de lire chaque syllabe (soit seul, soit en alternant avec vous, comme je l'ai expliqué à la formation). Vous lui permettez d'économiser la stratégie d'inhibition du mot global (que le bon lecteur effectue parallèlement mais qui coûte au mauvais lecteur). C'est un stade transitoire pour mettre en place des stratégies d'identification syllabique. Le fait que ce soit sur un texte permet de ne jamais déconnecter cette opération de la réalité d'un acte de lecture.

Si vous lui demandez maintenant de lire non pas en syllabes mais en mots, vous l'incitez à dépasser la segmentation syllabique. Ce n'est pas lui qui coupe les syllabes, c'est fait dans le texte. Il les voit mieux à l'intérieur du mot tout simplement. Vous avez donc travaillé la fusion des syllabes en mots.

Si vous proposez cette fiche

Il s'agit à peu près de la même démarche mais avec des indices moins prégnants (l'espace au lieu de la couleur), donc avec un pas de plus vers l'autorégulation.

Si vous proposez cette fiche

C'est la segmentation lexicale qui est marquée par les couleurs. Vous incitez ainsi un patient qui lit de manière trop syllabée à accéder au mot global et vous renforcez l'adressage. Vous n'aidez pas à instaurer la segmentation syllabique. Ou alors il faudrait demander au patient de faire abstraction du mot global, ce qui exige de fortes capacités d'inhibition qui sont justement ce que nous cherchons à mettre en place parce qu'elles sont défaillantes. Il vaut mieux pour cette opération donner un texte sans indices, mais le lecteur restera happé par le mot global.

Mais si vous proposez cette fiche

Vous incitez votre patient à trouver les axes de segmentation syllabique. Il n'a pas le choix. Vous travaillez la segmentation et la fusion et vous empêchez qu'il soit happé par l'enveloppe globale du mot puisqu'elle n'est pas accessible du fait de la non segmentation du texte, bien qu'elle soit quand même là sous-jacente, puisque le mot est bien écrit dans le texte et qu'il faut le découvrir.

EN CONCLUSION.

N'hésitez pas à alterner les différentes fiches d'aide à la lecture, mais surtout essayez de toujours être bien clair sur ce qui se joue, ce qui est travaillé, ce qui est rendu plus difficile et ce qui est facilité. C'est la multiplicité des exercices sur la base du même matériel qui construit la rééducation. Et si vous comprenez mal l'intérêt d'une fiche ou si vous n'adhérez pas à ce qu'elle est censée travailler, ne l'utilisez pas. Après notre formation, redlec doit être votre outil, un outil que vous vous appropriez et un outil qui doit vous permettre aussi d'appliquer les mêmes principes théoriques avec d'autre matériel.


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